En
10
titres,
QUARTIERS
NORD
ne
fait
pas
de
…
quartier
avec
une
grande
variété
de
riffs
rendant
l’écoute
ce cette musique passionnante !
2021
voyait
le
grand
retour
de
QUARTIERS
NORD
dans
sa
version
rock
ou
plutôt
heavy
metal
avec
l’album
«
Full
Metal
Marseille
»
portant
tellement
bien
son
nom
avec
un
line-up
composé
de
l’indéboulonable
Robert
«
Rock
»
Rossi
au
chant
et
paroles,
le
riffeur
/
compositeur
de
l’Enfer
Fabrice
«
Boule
»
Baud,
Patrick
«
DRD
»
Durand à la batterie et le producteur Bruno Pradel à la basse.
2
ans
plus
tard
et
après
avoir
donné
bon
nombre
de
concerts
dans
la
région
et
éprouvé
live
cette
formule
métallisée
de
QUARTIERS
NORD
,
les
marseillais
nous
reviennent
avec
un
nouvel
opus
«
O
Solex
Mio
»
à
la
pochette
à
la
fois
sombre
et
inquiétante
avec
cet
orage,
ce
ciel
noir
et
ses
éclairs
et
de
l’autre
emprunte
de
rigolade
avec
au
1er
plan
le
chanteur
sur
son
solex.
Et
c’est
cette
contradiction,
ou
plutôt
cette
dualité
qui
caractérise
le
groupe
depuis
leurs
débuts
et
encore
plus
sur
cette
nouvelle
galette
:
essayer
d’échapper
à
une
réalité
sombre
et
triste,
en
ayant
conscience
de
celle-ci
et
en
la
décrivant
ou
la
dénonçant
mais
avec
humour
et
dérision,
rien
de
tel
pour
faire
passer
des
messages
importants,
et
cela
a
toujours
été
la
façon
de
procéder
du groupe.
Et
cela
fonctionne
à
merveille.
Encore
plus
que
sur
FMM,
les
musiciens
ont
la
hargne
et
la
musique
encore
plus
puissante
et
énervée.
On
est
frappé
immédiatement
par
le
son
juste
énorme
mis
en
valeur
par
la
production
de
Bruno
Pradel
qui
a
cette
fois
ci
cédé
la
basse
en
studio
au
bassiste
du
groupe
depuis
une
trentaine
d’année,
Etienne
Jesel.
Et
cela
s’entend,
avec
la
basse
bien
plus
présente
que
sur
l’album
précédent.
L’arrivée
d’Eric
«
Riké
»
Luvera
(ex
DEBACKLINER)
à
la
2nde
guitare
rajoute
à
ce
mur
de
guitares
tout au long des 10 brûlots composant ce nouvel album.
Fabrice
Baud
nous
avait
démontré
son
talent
de
compositeur
sur
FMM
avec
toute
une
palette
de
riffs
à
la
fois
accrocheurs
et
très
puissants
puisant
ses
influences
à
la
fois
dans
le
heavy,
le
thrash
ou
du
metal
plus
récent.
La
recette
n’a
pas
changé
mais
le
six
cordiste
s’est
atelé
cette
fois
ci
à
se
lacher
dans
ses
soli,
mélodies
de
guitares foisonnant tout au long de l’album.
Comment
résister
à
ce
riff
au
gimmick
imparable
sur
«
Ote-toi
de
mon
Solex
»
et
comment
ne
pas
rigoler
aux
paroles
hurlées
de
Rock
sur
ce
titre
qui
est
déjà
un
hit
et
interprété
en
live
depuis
plus
d’un
an.
Les
paroles
de
Robert
sont
comme
d’habitude
pleines
d’expressions
marseillaises
qui
donnent
toute
la
personnalité
au
groupe et à ce côté si attachant.
Après
une
entrée
matière
assez
légère,
le
propos
change
radicalement
avec
le
très
puissant
et
colérique
«
à
Mon
Maître
»
:
le
quatuor
n’a
pas
envie
de
rigoler
sur
ce
coup
de
massu.
Les
riffs
sont
lourds
et
puissants,
Patrick
cogne
ses
fûts
comme
un
Vinnie
Appice
époque
«
Holy
Diver
»,
Etienne
martyrise
ses
4
cordes
faisant
vibrer
les
vitres,
Rock
crache
ses
paumons
sur
des
paroles
vindicatives
sur
l’exploitation
souvent
abusive
des
travailleurs
par
des
élites
peu
scrupuleuses
profitant
souvent
sans
vergogne
et
sans
reconnaissance
de
la
sueur
et
du
labeur
des
autres.
Le
groupe
innove
avec
cette
partie
instrumentale
et
cette
mélodie
et
harmonies
de
guitare
orientale
ayant
un
petit
air
du
«
To
Tame
A
Land
»
d’IRON
MAIDEN
et
jouées
par
Riké.
On
note
aussi des choeurs ici et là bien amenés.
Je
vous
parlais
des
soli
de
guitares
au
début
de
la
chronique,
et
bien
écoutez
ce
début
de
malade
de
«
Les
Théâtreux
»
avec
ces
descentes
de
manche
de
Fabrice
..
quelle
virtuosité
tellement
enrichissante.
Ici
le
tempo
est
plus
nerveux,
avec
la
batterie
de
Patrick
s’affolant
ici
et
là
me
rappelant
un
peu
certaines
parties
de
l’album
«
Transition
»
de
VULCAIN.
On
navigue
ici
dans
un
hard
rock
costaud,
comme
ce
solo
tellement
inspiré
juste
avant
ce
break
soutenu
par
la
basse
d’Etienne
et
terminant
ce
pamphlet
contre
les
personnes
abusant
de
leur
statut
d’artistes
et
étant
étroites
d’esprit
n’acceptant
pas
la
satire
ni
les
artistes
proposant
autre chose qu’un art trop formaté.
La
piste
suivante
au
nom
ambigu,
«
Le
trou
du
Culte
»,
commence
de
façon
solennelle
,
avec
ces
choeurs
semblant
provenir
d’une
vieille
abbaye
mais
rapidement
Rock
nous
met
dans
le
bain
de
cette
tirade
au
vitriolle
contre
la
réligion
:
«
oye
Messies
universels,
emboucaneurs
du
vaste
monde
!
»
hurle
t
il
durant
cette
intro,
puis
le
morceau
démarre
sur
un
tempo
lent
et
lourd
avec
la
frappe
étourdissante
de
Patrick,
le
riff
d’une
grande
puissance
de
Boule
soutenu
par
Riké
et
la
4
cordes
claquante
d’Etienne,
et
grande
surprise,
la
voix
de
Lucie
Roche,
chanteuse
marseillaise
d’opéra
dont
les
interventions
vocales
(elle
a
composé
elle
même
ses
lignes
de
chant)
illuminent
ce
titre
aux
paroles
agressives
mais
lucides.
La
musique
se
veut
heavy,
la
partie
du
refrain
très
bien
trouvée
avec
ses
choeurs
derrières
donnant
envie
de
lever
le
point
et
que
dire
de
cette
mélodie
du
chant
de
Lucie
très
Morricone
et
«
Le
Bon,
La
Brute
et
le
Truand
»,
avant
que
Boule
nous
régal(ad)e
les
oreilles
avec
ses
harmonies
de
guitare
suivies
d’un
excellent
solo
plein
de
trouvailles.
Mais
quel
guitariste ! Un titre monstreux, certainement mon préféré l’album.
Lucie
Roche
se
permet
d’introduire
le
titre
italien
de
l’album
«
Italia
Mia
»
avec
un
brin
de
folie,
diatribe
contre
la montée des extrémistes de droite en Italie dans une compo assez punk rock dans l’esprit.
Je
vous
parlais
au
début
de
la
chronique
d’un
disque
assez
varié
dans
les
styles,
et
bien
les
marseillais
revisitent
leur
passé
et
plus
particulièrement
leur
album
mythique
«
Suspect
»
avec
le
jouissif
«
J’en
finis
plus
de
me
vider
»
très
hard
rock
avec
un
riff
de
malades
(c’est
le
cas
de
le
dire
!)
de
Fabrice
:
difficile
de
ne
pas
taper
du
pied
et
on
se
remet
à
penser
à
«
Incrusté
dans
un
WC
»
jusqu’à
ce
break
de
basse
au
top
d’Etienne
avant
que
le
morceau
ne
reparte
:
ça
swingue,
ça
rock
et
voilà
que
des
choeurs
chantant
font
leur
apparition.
Irrésistible !
Vous
voulez
une
autre
ambiance,
un
petit
«
faux
»
blues
comme
le
groupe
en
a
le
secret
(rappelez
vous
«
Le
Blues
du
platrier
»)
?
Et
bien
vous
voilà
servis
avec
ce
«
Môssieur
Léon
»
!
Sacré
portrait
peint
par
Rock
de
ce
Léon
avec
humour
mais
dont
la
justesse
des
mots
et
de
sa
description
(«
champion
du
tire
bouchon
»)
ne
peuvent
que
nous
faire
penser
à
quelqu’un
de
notre
entourage
…
tournant
la
journée
au
Castelvin
(la
Villageoise
!!).
Les
musiciens
nous
distillent
un
blues
metal
durant
les
couplets
tandis
que
Patrick
accélère
le
tempo
pour
les
refrains
bien
nerveux.
La
musique
est
enrichie
tout
au
long
du
titre
par
les
interventions
de
John
Massa
au
saxo
collant
tellement
bien
à
cette
pépite
nous
rappelant
pourquoi
nous
adorons
Quartiers
Nord.
Boule
sait
adapter
son
jeux
et
délivre
une
série
de
soli
tout
en
feeling
et
bluesy
dans
une
1ere
partie,
puis lache les chevaux dans la dernière partie du morceau avec Mr Massa lui rendant note pour note.
Les
Quartiers
Nord
aiment
varier
les
plaisirs
car
voilà
maintenant
qu’ils
nous
servent
un
brûlot
speed
/
thrash
/
heavy
sur
l’un
des
hits
de
l’album,
«
Marseille
Capitale
»
:
ça
démarre
à
200
km/h
avec
Rock
rappelant
que
Marseille
avait
été
élue
Capitale
Européenne
de
la
Culture
»
tandis
que
Boule
balance
un
riff
ultra
rapide,
suivi
par
la
section
rythmique.
Ca
envoie,
c’est
violent
avec
Rock
qui
n’avait
jamais
autant
poussé
sa
voix
(la
petite
histoire
raconte
que
le
chanteur
aurait
mis
en
boite
ses
parties
vocales
de
ce
titre
tôt
le
matin
à
la
1ère
heure
!).
L’un
des
riffs
me
rappelle
le
METALLICA
de
«
Fight
Fire
With
Fire
»
et
cela
le
fait
grave.
Le
tempo
ralentit
juste
un
peu
durant
le
refrain
avec
Patrick
donnant
de
la
pédale
de
doube
grosse
caisse
pendant
que
Rock
et
ses
comparses
hurlent
«
MARSEILLE
CAPITALE
!!
»,
puis
Boule
nous
assène
quelques
riffs
ultra
heavy
avant
une
série
de
soli
:
quel
guitariste
hors
pair
il
est.
Dans
ce
coup
de
poing
musical,
Rock
évoque
cette
énorme
masquarade
qu’avait
été
cette
année
2013
avec
Marseille
élue
capitale
européenne
de
la
Culture.
De
la
poudre
(sic)
aux
yeux
dont
seules
les
«
élites
»
(re-sic)
et
les
bobos
de
la
Kulture
marseillaise
avaient profité. Une vraie fumisterie, rejoignant les paroles des « Théatreux ».
Le
tempo
ne
décélère
pas
avec
le
très
réussi
«
Moins
qu’un
chien
»
avec
Boule
qui
trouve
encore
le
riff
que
tue
:
écoutez
moi
cette
sacrée
bonne
intro
!
Les
couplets
sont
par
contre
sur
un
rythme
plus
lent,
donnant
envie
de
taper
du
pied
et
secouer
la
tête
suivi
par
une
accélération
fulgurante
avec
cette
mélodie
de
6
cordes
au
poil.
Et
que
dire
de
ce
solo
une
nouvelle
fois
flamboyant
de
Fabrice
se
permettant
de
glisser
une
chouette
partie
de
guitares
harmonisées.
Rock
quant
à
lui
crache
son
venin
sur
ce
qui
semble
être
une
autobiographie
évoquant
la
souffrance,
les
injustices
et
les
violences
racistes
que
lui
et
sa
famille
venant
d’Italie
avaient
du
subir en arrivant en France.
Ce
2nd
album
de
QUARTIERS
NORD
version
metal
(FMM)
se
termine
comme
il
avait
commencé
avec
un
titre
moins
sombre,
donnant
le
sourir
et
très
hard
rock
dans
l’âme
«
Pas
que
le
flouze
»
(le
groupe
nous
prépare
une
vidéo
pour
ce
titre).
Je
pense
une
nouvelle
fois
au
VULCAIN
des
titres
mid
tempo
mais
avec
plus
de
swingue
grâce
au
duo
Durand
/
Jessel
:
on
est
pris
d’une
irrésistible
envie
de
taper
du
pied,
de
se
remuer
en
secouant
la
caboche
tout
en
levant
le
point
et
gueulant
«
y
a
pas
que
le
flouze
»
!!
Allez
beau
frère,
range
ta calculette et parlons de choses sérieuses !
En
10
titres,
QUARTIERS
NORD
ne
fait
pas
de
…
quartier
avec
une
grande
variété
de
riffs
rendant
l’écoute
ce
cette
musique
passionnante,
enrichies
des
(divines)
interventions
de
Boule
aux
soli
et
surprenantes
avec
ce
saxo
et
cette
voix
d’opéra.
Même
si
les
10
brûlots
sont
à
200%
metal,
il
y
a
une
variété
rafraichissante.
On
sent
que
le
groupe
et
leur
producteur
ont
énormément
bossé
avant
de
rendre
cette
copie
impeccable,
avec
des paroles toujours grande force du combo de la Capitale Phocéenne et pas piquées des vers.
«
Full
Metal
Marseille
»
avait
introduit
cette
nouvelle
version
de
QUARTIERS
NORD,
«
O
Solex
Mio
»
enfonce
le clou et se montre un bon cran supérieur et d’une plus grande richesse musicale.
Un must !
Sébastien Bailly
Heavymetalreviews.fr
25 OCTOBRE 2023